Chez les experts d’IFSTART, découvrez Massimo BUCALOSSI, avocat
Interview réalisée par Elina CARON, pour IfStart
Bonjour ! Pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour ! Je m’appelle Massimo BUCALOSSI. Je suis avocat au barreau de Paris. J’ai le bonheur d’exercer ce métier depuis environ 15 ans.
J’ai fondé le cabinet Avocatech Studio, il y a un peu plus de deux ans pour conseiller et défendre les intérêts des fondateurs et dirigeants de start-up et, plus largement, des entreprises innovantes.
J’entends le mot « innovation » dans sa dimension technologique bien évidemment mais il peut aussi revêtir une portée sociale et/ou environnementale.
J’accompagne donc des ingénieurs, des personnels de la recherche publique pour valoriser les résultats de leurs travaux, des étudiants créateurs d’entreprise, des groupes industriels plus matures… mais aussi des acteurs du monde associatif et de l’économie sociale et solidaire.
Mes clients ont souvent des points communs : de l’énergie, de l’audace et l’envie de faire bouger les choses.
Pouvez-vous nous expliquer votre parcours avant Avocatech Studio ?
J’ai prêté serment en 2005.
Pendant une grosse dizaine d’années, j’ai épaulé mon premier « patron ». Le mot est un peu tabou chez les avocats, qui sont attachés au principe d’indépendance. Mais c’est un métier de transmission. Il m’a formé. Bien, j’espère (NB : il rit). Puis les clients rencontrés, les affaires traitées et les confrères affrontés – bref, en un mot : l’expérience – ont eux aussi contribués à faire l’avocat que je suis.
J’ai ensuite été approché par un cabinet spécialisé dans l’accompagnement des start-up. J’en ai dirigé le bureau de Paris. Ce cabinet a intégré un gros réseau international de conseil. J’y ai fait de belles rencontres mais l’histoire devenait un peu étrange pour moi. Nous ne manquions pas de moyens pour la communication et les partenariats, c’est certain. Mais ce type de structures n’est pas adapté aux acteurs de l’innovation. Elles n’ont pas la souplesse dont il faut savoir faire preuve pour accompagner ce type de clients.
Parallèlement à tout cela, je me suis aussi impliqué pour mes confrères au sein du barreau, en intégrant puis en présidant l’Union des Jeunes Avocats (UJA) de Paris. J’ai aussi eu l’honneur d’être élu par mes pairs au Conseil National des Barreaux pour la mandature 2015-2017. C’est la représentation nationale de notre profession. Je crois que j’en étais le benjamin. J’ai notamment été le vice-président de la commission « nouvelles technologies » du CNB. Nous avons travaillé pour mettre à la disposition des avocats des outils pour moderniser leur manière d’exercer et respectueux du secret professionnel, auxquels les avocats sont viscéralement attachés : création d’un cloud privé, déploiement de l’acte d’avocat électronique (tout contrat peut revêtir cette forme, qui est plus protectrice qu’un contrat classique pour les clients), création d’une plateforme de signature électronique, solution de transfert de fichiers… et tout cela hors des mains des GAFAM, qui sont soumis à la loi américaine, laquelle est très problématique pour la sécurité de nos concitoyens.
J’ai ensuite lancé mon propre cabinet d’avocats. Je suis très heureux. C’est très exaltant. L’avocat est aussi un entrepreneur. Cela me rapproche de mes clients.
Que faites-vous dans la vie et quelles sont vos spécialités ?
J’exerce principalement en droit des affaires, notamment en droit des sociétés et des groupements.
Ainsi, j’accompagne les créateurs d’entreprise pour rédiger leur statut, leur pacte d’associés… mais la rédaction des actes n’est qu’une partie de ce que je fais.
La passion qui doit animer tout avocat, c’est de défendre. Mais il y a plusieurs manières de concevoir cela. Le grand public songe évidemment au contentieux d’abord mais cela signifie que les sujets ont été abordés trop tard. Défendre, pour moi, c’est aussi donner à des entrepreneurs, en amont, les clefs pour qu’ils comprennent les règles du jeu auxquelles ils vont être confrontés. Cela suppose de l’anticipation, de la pédagogie et du pragmatisme.
Il faut leur faire comprendre les principaux concepts et leur donner les premiers réflexes à avoir pour gérer une société et leurs relations avec ses actionnaires et les parties prenantes.
De mon côté, je cherche à comprendre la personnalité de mes clients, leurs attentes, leur activité et leur univers professionnel.
Le plus souvent, l’entreprise est une aventure collective. Il faut donc aussi aider les associés à identifier les sujets à risques. Tout le monde a son parcours, ses aspirations et ses intérêts propres. Il est fondamental de faire en sorte que les choses soient exprimées afin que l’on puisse trouver ensemble les meilleures solutions pour que les intérêts de tous soient bien alignés.
S’ils ne le sont pas, les chances de réussite d’une start-up peuvent être réduites drastiquement.
J’accompagne aussi les entrepreneurs tout au long de la vie de l’entreprise en les assistant pour négocier leurs contrats, en les accompagnant dans leurs levées de fonds… Bref, en faisant mon travail d’avocat – leur avocat – au quotidien.
Plus largement, j’aide mes clients à déterminer leur stratégie juridique (quitte à prioriser avec eux les différents sujets) et à la mettre en œuvre.
Je défends leurs intérêts en toutes circonstances dans les domaines du conseil et du contentieux.
Pourquoi avoir choisi ce métier et que vous apporte-t-il personnellement ?
Pour être honnête, c’était un peu un pari que d’étudier le droit. Personne dans ma famille ni parmi mes proches n’était avocat ni juriste. J’ai suivi un parcours scientifique au lycée mais je voyais bien que, plus que d’autres, je m’intéressais à la chose publique, à notre histoire et à l’actualité. Choisir le droit a été très enrichissant car j’ai trouvé ces études passionnantes. Le droit constitutionnel, que l’on découvre en première année, permet d’approfondir et de donner du corps à tout ce que l’on a appris en histoire antérieurement. Le droit est la cristallisation, le résultat des rapports de force à un instant donné. Il évolue avec ce rapport de force. Cela me fascine.
J’ai eu de bons résultats à l’université. Pourtant j’ai mis du temps à savoir ce que j’allais faire sur le plan professionnel. C’est grâce à mon stage de fin d’année de DJCE (diplôme de juriste conseil d’entreprise) que j’ai découvert la profession d’avocat. J’ai découvert la vie de cabinet. J’ai suivi le quotidien des confrères et ils m’ont transmis leur passion de défendre.
Être avocat, c’est faire partie de la communauté des juristes mais avec quelque chose en plus. C’est prendre part au service public de la justice. C’est être aux côtés de nos clients tout le temps, dans toutes les situations. C’est aussi être un entrepreneur, comme la plupart de mes clients.
Depuis quand connaissez-vous IFSTART ? Comment vous êtes vous rencontrés ?
Je connais IFSTART depuis 1 an et demi environ.
Une consœur m’a mis en relation avec l’équipe d’IFSTART… Et nous nous sommes aperçus que nous nous connaissions déjà ! J’avais eu le plaisir de rencontrer Arnaud et Astrid auparavant, quand ils travaillaient à l’incubateur des Arts et Métiers.
Nous nous sommes donc revus et le feeling est passé tout de suite. Ils m’ont fait confiance en me mettant en relation avec un premier entrepreneur. Tout s’est bien passé. Je l’accompagne toujours d’ailleurs. Depuis ce moment-là, j’apporte mon aide régulièrement aux entrepreneurs qu’IFSTART accompagne, notamment ceux qui travaillent sur des projets innovants.
Comment aidez-vous les start-ups qu’IFSTART accompagne ?
Je les aide individuellement en fonction de leurs besoins. Les solutions doivent s’adapter au projet des entrepreneurs mais aussi à leur personnalité, au stade de développement de leur entreprise et à leur domaine d’activité.
Pour les aider à créer leur entreprise, nous avons besoin de nouer un rapport de confiance afin d’avoir une discussion très libre et de pouvoir verbaliser de nombreux sujets. L’entrepreneur est-il seul ou aura-t-il des associés ? Quel est leur projet ? Quels seront leurs rapports ? Travailleront-ils uniquement sur ce projet ou non ? Ont-ils des problématiques familiales ou personnelles spécifiques ?
L’idée est vraiment de les faire parler, parfois séparément et toujours de façon confidentielle, pour bien les comprendre avant de leur proposer des solutions adaptées et de leurs transmettre les idées clefs qui seront nécessaires pour structurer leur projet et leur(s) rôle(s) dans celui-ci. Je m’amuse toujours en leur expliquant qu’ils devront revêtir tour à tour différents costumes dans l’entreprise, un peu comme s’il y avait plusieurs personnes en eux. Un même entrepreneur devra savoir jongler entre ses rôles d’associé, de dirigeant et éventuellement de salarié ou de prestataire de services.
Les conséquences pratiques sont très concrètes : comment se payer ? Comment éviter d’engager sa responsabilité personnelle ?…
Beaucoup d’entre eux espèrent lever des fonds dans un futur plus ou moins proche. Je les aide à répondre d’abord à une question simple : est-ce indispensable ? Car ce n’est pas sans contrepartie. Il leur faudra non seulement séduire des investisseurs, mais aussi « assurer » derrière et, peut-être, gérer des situations compliquées ensuite. Dans l’affirmative, je détermine avec eux (et avec leurs autres conseillers) la stratégie la plus adaptée et je les aide à faire en sorte que leur entreprise corresponde aux standards du marché. Il faudra à la fois protéger les intérêts des fondateurs et rassurer les futurs investisseurs. On en revient toujours à la question de l’alignement des intérêts de chacun.
Mot de la fin ! En 1 mot, comment définiriez-vous votre collaboration avec IFSTART et les start-ups …
Trouver un seul mot me paraît une gageure. Je vois trois valeurs que je partage avec IFSTART vis-à-vis des entrepreneurs que nous accompagnons : empathie, pédagogie et professionnalisme !
Merci !
Mais au fait, qui compose IfStart ?
IfStart est la start-up au service des start-up pour leur permettre d’accélérer leur performance ! Un service sur-mesure qui vous aide à concrétiser votre projet ou à réussir vos demandes de financements.
Vous bénéficiez d’un suivi personnalisé et parfaitement adapté à vos besoins.
À la tête d’IfStart, on retrouve Astrid Pralain d’Arcimoles pour la structuration de votre projet et la mise en relation avec les experts et apporteurs d’affaires, Milena Stojkovic, pour la recherche de financements publics et Arnaud Michard pour la recherche d’investissements privés.
IfStart regroupe aussi un large réseau d’experts, afin de satisfaire les besoins spécifiques d’accompagnement selon les projets : juristes, graphistes, marketing, internationalisation, business developers…