Article écrit par Jean-Sébastien Lefèvre, Co-fondateur de Vasa.fr, start-up accompagnée par IfStart et publié ici
Le constat
Nous sommes à la fin de la semaine 1 du confinement.
Il y en aura sans doute bien d’autres. Peut-être une dizaine, ce qui nous conduira au mois de juin et ses ponts. Si cette anticipation est bonne, le vrai redémarrage de l’activité ne sera que pour septembre, à l’exception des entreprises de l’hôtellerie et de la restauration.
C’est donc 5 mois pendant lesquels il va falloir bien tenir la barre de son navire dans un océan d’incertitudes. 5 mois où les charges sont certaines, mais les rentrées sont hypothétiques.
Il est fort à parier que la fin de la crise du coronavirus ne soit que le départ d’une nouvelle crise économique qui détruira toutes les structures déjà fragiles n’ayant pas réussi à s’adapter.
Nous avons la chance d’être une entreprise encore très flexible, avec peu de charges. Nous ne nous payons pas. Mais notre développement n’en est pas moins freiné, et le temps compte : Les droits à l’ARE (Aide au retour à l’emploi) ne sont pas infinis. Nous ne sommes pas rentables, et notre trésorerie n’est pas inépuisable.
Alors, bien que nous sommes encore qu’au début de cette crise, cette semaine aura été consacrée essentiellement à l’après-coronavirus.
Bien s’entourer
Pour ce faire, nous sommes accompagnés, à distance, par la Technopôle de l’Aube, notamment via notre référent, Taha Megrini. Ce dernier a fait avec nous le point sur notre situation et la liste de nos besoins. Grâce à leur aide, nous allons sans doute pouvoir débloquer quelques dossiers administratifs assez impactants.
De plus, nous avons eu la bonne idée de nous entourer d’un cabinet de conseils. Il s’agit de l’entreprise IfStart. Sa vocation est d’accompagner les startups dans leur développement. Très sincèrement, le rapport coût/avantage de leurs services est excellent. Si vous êtes trop seuls et que vous avez besoin de conseils, contactez-les. Je pense que vous serez agréablement surpris..
Avec eux, nous avons analysé notre situation, abordé les questions de prospection et celles des financements. Plusieurs points hebdomadaires sont prévus pour nous permettre d’avancer.
Les aides de l’état aux entreprises
Comme toutes crises, si elles charrient avec elles leur lot de tragédies, elles sont aussi le terreau de grandes opportunités. Pour nous, comme pour de nombreuses entreprises, une des opportunités possibles est liée aux l’action du gouvernement, de la BPI, et des banques, si nous arrivons à obtenir de l’aide à des conditions avantageuses.
En effet, l’état a mis en place toute une série d’aides aux entreprises que l’on peut retrouver ici. Les plus notables, à mon sens, pour une jeune entreprise sont le prêt de trésorerie garantie par l’état et la subvention de 1500€.
Concernant la garantie de l’état, ce n’est pas moins de 300 milliards d’euros de crédits qui pourront être garanties par l’état. Ces prêts ne pourront pas faire l’objet d’autres garanties ou de sureté. Concrètement, le chef d’entreprise n’aura pas à gager ses fonds propres en empruntant pour développer son entreprise, le parrainage de l’état suffira.
Concernant l’aide de 1500€, les modalités restent floues, mais nous devrions en savoir un peu plus début avril avec l’édition du formulaire.
Le soutien de la BPI
La Banque Publique d’Investissements (BPI) est elle aussi un acteur majeur de l’aide aux jeunes entreprises. Vous pouvez trouver ici leur catalogue d’aides. Vous y trouverez à nouveau un cautionnement à hauteur de 90% des sommes empruntés, et des financements bancaires jusqu’à 5 millions d’euros avec un différé important des remboursements.
Ce financement ne peut cependant pas excéder 50% d’un financement bancaire global.
Ainsi si vous empruntez 100K€, 50K devra être financé par la banque et les 50K restants pourront être couvert par la BPI. Le dossier nécessite une certaine préparation, mais peut-être transmis intégralement en ligne, via leur plateforme.
Les aides régionales
Il y a en plus les régions qui soutiennent ces démarches.
Nous sommes situés dans la région Grand Est qui est fortement impactée par la crise, notamment en Alsace Lorraine. Dans notre cas, la Région soutient la BPI dans le financement des entreprises, mais à mis aussi en place des facilitateurs.
On notera par exemple un service présent pour aider les entreprises n’ayant pas obtenu de crédit bancaire.
Vous trouverez ci-dessous une synthèse de l’action de la région Grand Est.
Conclusion :
La vraie question est la mise en œuvre de ces mesures : Si celles-ci sont trop compliquées ou si elles demandent des actions impossibles à réaliser rapidement dans un contexte de confinement, même les meilleures intentions du monde ne serviront à rien.
Si cela est vraiment efficace, c’est un vrai levier de développement, de croissance et d’emplois. Dans le cas contraire, la viabilité de nombreuses entreprises, et chez nous, de certains projets sera largement remise en cause.
On croise les doigts !